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Chronique du 9 février

Profiter du soleil, se jouer des tempêtes

Il y a des jours comme ça, où l'on oublierait presque que nous sommes dans l'archipel de Patagonie, un des lieux de la Terre parmi les plus ventés et les plus arrosés qui soient. C'était certes annoncé par la météo, mais quand le soleil s'est levé sur le Barros Luco, la vision était inoubliable ! Le seno semblait une mer d'huile, au fond la Grande Barrière se détachait, nette et dégagée. Quelques brumes matinales paressant au ras de l'eau venaient quand même ajouter une touche de mystère, évitant de faire trop "calanque"…

Ce temps radieux, annoncé pour deux jours, tombe pile pour les manœuvres de bateau qui amènent la relève de février et ramènent sur la terre ferme les équipiers de janvier. 18 s'en vont et 16 arrivent…

En attendant ce rendez-vous mémorable, c'est le dernier forcing sur le terrain pour quelques "juillettistes" avides d'en découdre avant leur retour en France.

Le grand beau surprenant au camp du Barros Luco.
Le grand beau surprenant au camp du Barros Luco.

Samedi 2 février

Camp Sumidero 2

Le 2 février, Arnaud et Stéphane Maiffret montent au camp Sumidero 2 pour un ultime raid avant leur retour en France, accompagnés de Laurence. L'objectif est de poursuivre l'exploration du prometteur gouffre de Lagrimas arrêtée en 2017 à la cote -116 mètres.

Arrivés au camp vers 15 heures, ils s'attaquent à la cavité dans la foulée. Les spits de 2017, un peu oxydés, restent utilisables et les voici rapidement au terminus.

Ce puits arrosé marque le début de la première dans le gouffre Lagrimas
Ce puits arrosé marque le début de la première dans le gouffre Lagrimas

La cavité se poursuit par un puits de 6 mètres, suivi d'une galerie en méandre qui débouche dans une grande salle au sol encombré d'un éboulis conique. De l'autre côté, un affluent rejoint la rivière principale, mais toute l'eau disparaît… dans l'éboulis. Quelques mètres au-dessus, un passage est trouvé dans une trémie où le courant d'air s'enfonce.

Hélas, ce ne sera qu'un répit de quelques mètres, car la suite est peu engageante, il faudrait forcer un passage à travers cet amas de blocs instables. Terminus à la profondeur de 150 m pour un développement topographié de 350 mètres.

Exploration du gouffre Lagrimas
Exploration du gouffre Lagrimas
Stéphane et Laurence en topo au fond du gouffre Lagrimas
Stéphane et Laurence en topo au fond du gouffre Lagrimas

En revenant au camp, ils rencontrent l'autre équipe des "juillettistes", Charlotte et Stéphane Jaillet. Eux aussi partent le surlendemain. Accompagnés de Serge, ils ont fait la montée dans le brouillard et viennent faire des prélèvements scientifiques et des photos à la perte Utero de la Madre.

Vers le camp Sumidero 2.
Vers le camp Sumidero 2.

Dimanche 3 février

Camp Sumidero 2

Pendant que Stéphane, Charlotte et Serge se rendent à l'Utero de la Madre, la plus belle et la plus facile des cavités du secteur, les autres prospectent une grande dépression à l'est du camp. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. Seule découverte notable, une belle comète de roche ! À l'avenir, il vaudrait mieux concentrer les efforts sur la zone du grand lac situé plus au nord.

Une espèce de comète...
Une espèce de comète...

À l'Utero de la Madre, les deux karstologues dressent le relevé d'une coupe fluvio-glaciaire (varves glaciaires, petits galets, sable…) dont l'alternance raconte l'histoire de la cavité depuis la dernière glaciation. De son côté, Serge mitraille la cavité, très esthétique.

Utero de la Madre, Charlotte prélève des échantillons de dépôts
Utero de la Madre, Charlotte prélève des échantillons de dépôts

Charlotte ne trouvera pas la stalagmite préglaciaire dont elle rêve, ce qui lui aurait permis de remonter le temps jusqu'au stade interglaciaire de l'Éémien (entre 120 et 80 000 ans). Sur le retour, Stéphane J. trouve un petit affluent qu'il suit sur une centaine de mètres : ça continue ! Le débit est important. Il faudrait revenir continuer l'exploration et lever la topographie.

Dans les grandes galeries de l'Utero de la Madre
Dans les grandes galeries de l'Utero de la Madre
Utero de la Madre
Utero de la Madre

Les deux équipes prennent alors le retour vers le camp de base, qu'ils atteignent après 4 heures de marche, sous un soleil radieux et une chaleur incroyable…

La relève de février

Cette météo bouscule les plans initiaux pour l'échange des équipiers. Le Don Arturo va faire le voyage de Guarello pour y embarquer les 16 équipiers, accompagnés de Wilfredo, qui ont atterri la veille à Punta Arenas et que la vedette rapide de l'Armada va convoyer à 15 nœuds à l'heure (28 km/h) de Puerto Natales à Guarello. Les nouveaux venus auront droit à un voyage de rêve sur une mer d'huile…

Tentatives à la grotte de la Plage

Le Don Arturo paraît tout petit dans l'immensité de la baie de la Baleine. On devine le porche de la grotte de la Baleine dans la falaise en arrière-plan.
Le Don Arturo paraît tout petit dans l'immensité de la baie de la Baleine. On devine le porche de la grotte de la Baleine dans la falaise en arrière-plan.

La météo autorise également un espoir : sur sa route vers Guarello, le Don Arturo longe la côte Pacifique de Madre de Dios et il va donc passer devant la plage de la Baleine. Pourquoi ne pas tenter un raid éclair à la cabane en os de baleine découverte en 2008 sur cette plage ?

Tentative de débarquement, mais la houle et les déferlantes s'y opposent.
Tentative de débarquement, mais la houle et les déferlantes s'y opposent.

Le bateau arrivé sur zone, Bernard et Sergio, le matelot du bord, partent en Bombard étudier les options de débarquement, sous l'œil attentif de Jean-Marc et de Luc-Henri qui attendent de pouvoir s'y rendre… Espoir vite douché : la houle résiduelle, avec des creux de 4 à 5 mètres en pleine mer, se traduit par des trains de vagues déferlantes à l'approche de cette gigantesque plage. Le débarquement trop risqué.

Le Bombard, tout petit, longe les déferlantes (photographie au drone)
Le Bombard, tout petit, longe les déferlantes (photographie au drone)

C'est dommage, car Luc rêve depuis 2008 de pouvoir poser le pied sur ce site archéologique exceptionnel : dans un abri-sous-roche, face au Pacifique, on a trouvé un site d'habitat extraordinaire, une structure d'habitat à base d'os de baleine posés contre une paroi en dévers. Il suffisait alors aux hommes échoués ou abrités ici de jeter leurs peaux d'otaries sur les côtes de baleine disposées contre la paroi, pour obtenir un abri confortable. Mais comment des hommes se sont-ils retrouvés là ? Et dans quel but ?

La cabane en os de baleine, photographiée en février 2008.
La cabane en os de baleine, photographiée en février 2008.

Cette année-là, quand nous avions franchi à pied la montagne pour étudier le site paléontologique de la grotte de la Baleine, situé non loin de là, nous avions trouvé tout au long de cet itinéraire engagé des abris-sous-roche présentant des vestiges d'habitat temporaire : aménagement du sol, traces de foyer, restes alimentaires dont des os de jeunes albatros, etc…

Cette plage idyllique, sous ce soleil radieux, est un piège pour les navigateurs.
Cette plage idyllique, sous ce soleil radieux, est un piège pour les navigateurs.

Comme nous l'avait alors appris Raul Eden, l'époux de Gabriela Paterito, les pères de leurs pères traversaient l’île à pied jusqu'au front Pacifique, afin d’y chasser les jeunes cormorans au nid. Il est probable que cette activité, qui n'a pas été documentée par les ethnologues, était très exceptionnelle, fonctionnant comme un rituel ou une expérience initiatique, tant l'énergie qu'elle demande semble disproportionnée avec les calories apportées par quelques oiseaux.

Lundi 4 février

Grand ménage de printemps

Les partants nettoient leur matériel et l'expédient au bord de la mer en vue du chargement dans le Don Arturo.
Les partants nettoient leur matériel et l'expédient au bord de la mer en vue du chargement dans le Don Arturo.

Profitant du soleil, le reste de l'équipe commence à emballer les affaires des "juillettistes" dont c'est le dernier jour sur l'île. Les bidons se remplissent aussitôt les vêtements séchés et la tyrolienne les dépose au fur et à mesure au bord de la mer. C'est aussi un grand ménage de printemps à la cabane et dans les tentes, pour accueillir dignement les nouveaux arrivants.

Arrivés la veille à Guarello, ils embarquent tôt le matin, avec Bernard, Jean-Marc et Luc Henri et vont rallier le Barros Luco sans avoir à poser le pied à terre ! Le temps qui est encore plus chaud et radieux que la veille n'exige pas d’emprunter la passe des Indiens.

Sortie du seno Azul, les falaises côtières dans une brume étrange.
Sortie du seno Azul, les falaises côtières dans une brume étrange.

La navigation dans les senos Copihue, puis Azul, suivis de la sortie sur le Pacifique , tout cela est idyllique. Les montagnes calcaires de la côte Pacifique se détachent clairement sur un ciel bleu, tandis qu'à leur base flotte une nappe effilochée de brouillard d’un blanc pur. La houle semble encore plus favorable que la veille et Bernard décide une ultime tentative pour rejoindre la cabane en os de baleine… Bernard et Jean-Marc cherchent une faille dans la défense imparable de cette plage trompeuse, Luc les filme au drone. Tout est démesuré : les dimensions de la plage, les falaises qui la cerne, les trains de vagues qui éferlent l’un après l’autre… L'eau est d'un bleu vert émeraude. Mais rien n'y fait, la houle interdit un débarquement sur les pieds de falaise, tandis que la plage reste inaccessible. Au mieux, le Bombard pourrait s'échouer… mais en repartir serait une autre histoire.

44 équipiers ensemble !

Transport d'un fût d'essence vers le port du camp de base
Transport d'un fût d'essence vers le port du camp de base

À 13 heures, le Don Arturo se positionne dans le seno situé au pied de la cabane, devenu officiellement le « seno Última Patagonia ». Chacun se tartine le visage et les bras de crème solaire, car le soleil de plomb est rendu dangereux sous ces latitudes par la minceur de la couche d'ozone. En deux heures, les sacs, le matériel et les vivres frais des arrivants sont en haut de la tyrolienne, tandis que le matériel des partants est déjà stocké à fond de cale. À 15 heures, ce sont quarante-quatre Patagons qui se retrouvent autour de la cabane, brûlante sous la canicule. Les places sous les tentes sont échangées, les partants dormiront ce soir sur le Don Arturo, pour un départ à 7 heures du matin, car la fenêtre météo doit se refermer très vite…

L'équipe au grand complet !
L'équipe au grand complet !

Richard s'active pour un pisco géant. Trois moutons sont déjà en train de griller sur un brasero mené par les deux spécialistes, Ronald et Georges.

Une émouvante cérémonie

Cérémonie à la mémoire de José Mulot
Cérémonie à la mémoire de José Mulot
Émotion partagée par toute l'équipe
Émotion partagée par toute l'équipe
Lecture d'une lettre de sa famille
Lecture d'une lettre de sa famille
A la mémoire de José !
A la mémoire de José !

La joie des retrouvailles laisse la place à un apéro où les rires cachent mal des larmes pudiques, vite essuyées. Le pisco aura un goût doux-amer, car voici l'heure de saluer la mémoire de deux amis de Centre Terre qui nous ont quittés en cette année 2018. Lucas Baldo, victime l'été dernier d'un accident de montagne dans les Pyrénées, et José Mulot, décédé en janvier 2018 des conséquences d'une terrible maladie.

José a été l'artisan des actions de Centre Terre vers les scolaires depuis l'expédition 2008, à laquelle il ne participait encore pas. Il a intégré avec passion les expéditions suivantes, 2010, 2014 et 2017. Sa femme et ses enfants nous ont confié une lettre et des souvenirs à partager sur cette île que José avait tant aimée. Moments intenses.

Bernard en profite pour préciser que les deux envoyés du Ministère des Biens Nationaux, Franz et Ronald, ont accepté de donner le nom de José au lac situé juste au-dessus de la cabane et qui nous alimente en eau. Natalia a également expliqué que le projet de centre de spéléologie en projet à Puerto Natales devrait comprendre une structure artificielle pour évoluer sur corde, inspirée de celle que José a conçue et fait construire à Méaudre, dans le Vercors.

Le lac qui alimente la base en eau a été officiellement baptisé « lac José ».
Le lac qui alimente la base en eau a été officiellement baptisé « lac José ».

Centre Terre gestionnaire

La cabane est située sur Madre de Dios, la seule île des archipels qui relève de l'autorité du Ministère des Biens Nationaux. C'est avec son accord et son aide que nous menons nos expéditions à Madre de Dios.

Cerise sur le gâteau : le Ministère a décidé d'allouer un terrain autour de la cabane à Centre Terre, pour une concession de cinq ans, renouvelable. Sur le papier, le "domaine de Centre Terre" s'étend sur près de 300 hectares ! Franz et Ronald l'ont arpenté, définissant les limites de ce terrain, durant les dix jours passés parmi nous.

Trois moutons pour 44 affamés
Trois moutons pour 44 affamés

La soirée se termine par un méchoui mémorable et quelques libations supplémentaires à la santé de José. La petite cabane est pleine comme un œuf. L'ambiance est excellente et la soirée se termine fort tard pour certains…

Mardi 5 février

Adieu les amis !

7 heures du matin, le Don Arturo largue les amarres. Il va remonter la côte pacifique vers le nord, embouquer le canal Trinidad et retrouver, tout au bout, dans un abri propice de l'île Topar, la vedette rapide de l'Armada de Chile. De là, Le Don Arturo rentrera à son port d'attache à sa vitesse, tandis que la vedette ramènera fissa les partants sur Puerto Natales.

Visioconférence avec les scolaires
Visioconférence avec les scolaires

Ce même jour, une visioconférence fonctionne à merveille avec six classes participantes au projet scolaire Ultima Patagonia 2019. Il y a plus de 300 élèves en échange direct, les questions et les réponses se suivent, dans une écoute attentive. Sur le forum, les questions continuent.

Les scientifiques chiliens de février

Dès le milieu de la journée du 6 février, la météo tourne complètement. Des équipes se dispersent vers les camps d'altitude, d'autres, comme les plongeurs, se lancent dans des explorations à la journée, mais toutes comprennent désormais des scientifiques chiliens qui sont venus renforcer notre équipe. Fidèles à notre philosophie de coopération avec le Chili mise en place dès 2000, Centre Terre propose à des chercheurs chiliens de se joindre à nous, pourvu qu'ils aient un projet de recherche qui concerne l'île Madre de Dios.

Catherine Huerta s'apprête à prélever des bactéries sur des concrétions.
Catherine Huerta s'apprête à prélever des bactéries sur des concrétions.
Nicolas Bruna prélève des bactéries sur du calcaire
Nicolas Bruna prélève des bactéries sur du calcaire

Deux microbiologistes

Catherine Huerta termine ses études de géologie à l'Université Catholique de Temuco, Nicolas Bruna est doctorant en microbiologie à l'université Andrès Bello. Leur projet est d'étudier les bactéries que l'on trouve dans le rocher et les concrétions. Ils vont parcourir les différents terrains géologiques, des grès comme des calcaires, pour prélever des échantillons. Leur objectif est de comprendre les interactions entre les bactéries et les roches, pourquoi telle bactérie préfère tel écosystème, le tout considéré dans un processus environnemental précis.

Un botaniste

Pedro Drapela observe des mousses.
Pedro Drapela observe des mousses.

Pedro Drapela vient de terminer une licence en écotourisme à Viña del Mar, mais il se passionne pour la botanique. Son projet est de prospecter la bryoflore de l'île Madre de Dios, c’est-à-dire la flore des plantes non vasculaires, comme les mousses, et d'étudier leurs éventuelles corrélations avec le milieu karstique.

Jaime Neira et Catherine Huerta observent des amas végétaux avec Richard Maire.
Jaime Neira et Catherine Huerta observent des amas végétaux avec Richard Maire.

Un vétérinaire

Jaime Neira est vétérinaire dans un laboratoire à Puerto Natales, son but est de faire l'inventaire de la faune terrestre de l'île, oiseaux, mammifères et même chauve-souris. C'est pour lui notamment qu'une équipe a posé un capteur d'ultrasons dans la grotte des Trois Entrées plus Une, pour tenter d'enregistrer la présence de chiroptères, jamais encore signalés à Madre de Dios.

Les premiers résultats de leurs recherches vous seront présentés à la fin de l'expédition…

Du 6 au 8 février

Le dos rond sous la tempête

Les 7 et 8 février sont marqués par un mauvais temps qui va crescendo, cueillant à froid les équipes d'altitude, tout comme ceux qui tentent de rallier les objectifs en Bombard dans le Barros Luco. Quand les moteurs n'ont pas de problème, c'est la météo qui oblige à faire demi-tour face à des vagues déferlantes sous un vent de face, qui pourrait retourner le canot pneumatique…

Le camp Altitude 3 protégé au fond de sa faille.
Le camp Altitude 3 protégé au fond de sa faille.

Camp Altitude 3

Katia, Denis, Yannick, Didier, Lionel et Bernard sont partis le 6 février vers le camp Altitude 3. Ils rentrent trempés à l'os le 8 février au soir, avec quelques beaux souvenirs dans la tête. Un peu de spéléo, mais rien de très exceptionnel. La zone n'a pas encore livré l'accès aux grands systèmes verticaux dont tout le monde rêve. Ainsi à la cueva Caliza, Katia, Denis et Yannick trouvent un bel objectif qui est exploré jusqu'à -80 m. Ils descendent sous une petite crue, et s'arrêtent sur un départ de méandre qui laisse voir un puits de 25 à 30 mètres, avec beaucoup d'air qui s'y engouffre… La crue les surprend à la remontée et les laisse gelés en surface.

Le Gouffralail, un puits de 100 m qui en mesure en fait 49.
Le Gouffralail, un puits de 100 m qui en mesure en fait 49.

Les autres explorent une cavité baptisée le Gouffralail. Un puits de six mètres donne accès sous une arche. Cela continue par un grand éboulis, suivi d'un puits de 23 mètres à peine arrosé qui va mettre un terme aux rêves de grande première. Une deuxième cavité indique une belle profondeur, Didier part y équiper sa "première" première. Le gouffre appelé "Ma Première" se termine vers -25 m par un puits de six mètres, trop arrosé.

Une reconnaissance est également poussée par Didier, Lionel et Bernard vers un plateau constitué de belles tables calcaires situé à deux heures du camp. Les paysages y sont grandioses mais malheureusement, vu l'éloignement, son exploration ne pourra pas se réaliser cette année.

Sous le tarp du camp Altitude 3
Sous le tarp du camp Altitude 3

Le camp Sumidero 2

Ils partent à six, Pilar, Mehdi, Laurent, Pedro, Nicolas et Jean-François Bonjour, vers le camp Sumidero 2 dans le but soit de plier la zone et le camp, soit de trouver enfin de beaux objectifs. Les découvertes ne sont pas facilitées par les conditions météo exécrables, qui mettent la moindre rivière en crue, et transforment les tourbières en lacs profonds. La prospection est méritoire, quelques puits sont descendus, mais aucun ne dépasse les dix mètres. De son côté, Pedro ramène soixante échantillons de mousses collectées en altitude sur divers écosystèmes…

Katia descend le premier puits de la Cueva Caliza 2.
Katia descend le premier puits de la Cueva Caliza 2.

Le vendredi 8 février, la tempête est à son comble. Des rafales à près de 100 km/h balayent le karst d'altitude… la pluie est à l'horizontale. Un sacré baptême pour les petits nouveaux de l'expédition. Le soir, les deux équipes rentrent à la cabane, à peu d'écart. Tous sont trempés, mais avec des images inoubliables dans la tête et l’envie de repartir après quelques jours de repos !

Magie du lapiaz patagon.
Magie du lapiaz patagon.

C'est ça, le mystère de la Patagonie des Archipels : elle vous malmène sans pitié, mais vous ne demandez qu'à y repartir…


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