Sur le coup des minuits trente, le Don Arturo fait un stop sur Puerto Eden. Nous accueillons Aliro Vargas, un solide gaillard au visage d’ange qui va nous accompagner en qualité de garde du parc national Bernado O’Higgins durant notre séjour sur le glacier. Discutant avec lui, Natalia apprend qu'il a épousé la petite-fille d’un membre de la communauté Kawésqar de Puerto Eden : Gabriella Paterito, , que nous connaissons bien pour l’avoir conduite en 2008 à la grotte ornée du Pacifique, découverte deux ans plus tôt par Centre Terre sur Madre de Dios. Nous voici en famille... Aliro n’est pas venu les mains vides : il a pris son canot rigide, le Témpanos, qui suivra le Don Arturo à la traîne, ainsi qu’un poêle, une bouteille de gaz et un fût de 200 litres d’essence pour nos besoins.
Sitôt le matériel embarqué, l’équipe reprend sa navigation vers le Témpanos.
A peine avons-nous embouqué le canal Messier que la couleur de l'eau — un émeraude surprenant — trahit son origine. Dans cette zone située au nord de Puerto Eden, les canaux de Patagonie reçoivent les eaux de fonte du grand Hielo Patagonico, le plus vaste glacier sur terre, hormis l'Antarctique et le Groenland. Il s'étire au centre de la cordillère des Andes, et ses langues de glace se déversent tantôt sur terre à l'est, en l'Argentine, tantôt en mer à l'ouest, au Chili.
Le Don Arturo oblique ensuite à l’est, vers la source de ces eaux vertes. C'est à ce moment-là que les dauphins arrivent et se mettent à gambader joyeusement autour du bateau, comme une garde rapprochée. Ils sont curieux et excités par notre présence ; les Grecs anciens les ont appelés delphi, ce qui signifie esprit, et on ne peut imaginer animal marin plus proche de l'homme.
Vers 14 heures, le mur de glace du Témpanos commence à apparaître, fermant le fjord de sa formidable masse blanche soulignée de bleu dense. Au fur et à mesure de notre avancée, bravant le vent frisquet, tous les équipiers sont sur le pont pour profiter du double spectacle : glacier et dauphins.
Une heure plus tard, le Don Arturo s'arrête en face d'une vaste construction. C'est une des bases de la Conaf, l'organisme chilien chargé des eaux et forêts, et donc des parcs nationaux comme celui où nous sommes.
Sur le pont, Laurent revêt une combinaison blanche et un masque respiratoire. Loïc bouche les trous avec de l’adhésif. Laurent se prépare en effet à une opération délicate : la dératisation de la cabane. En effet, certains rats de Patagonie sont porteurs d'une maladie infectieuse, qui peut se concentrer dans les endroits habités par l'homme et où de la nourriture peut rester. Il faut ventiler, vaporiser une solution d'eau de Javel, puis laver soigneusement la maison.
Deux heures plus tard, tandis que les cales du Don Arturo sont vidées, et que les alentours de la maison s’encombrent de colis et de malles diverses, Denis, Mowgli, Lionel, Aliro, Luc et Natalia sont déjà au travail : nettoyer et rendre la maison habitable, avec un groupe électrogène, de l'eau chaude pour la douche, une cuisinière à gaz, un poêle à bois, et l'eau courante... Une fois de plus, l'effet de groupe fait des merveilles. Le soir, nous couchons encore sur le bateau, mais la maison est fonctionnelle. C'est une vaste bâtisse sur pilotis, avec deux grandes pièces, quatre chambres, deux salles de bain. Un luxe inouï mis à notre disposition par la Conaf, avec vue 4 étoiles sur le fjord et le front du glacier. Il faut juste s'habituer aux explosions qui troublent la quiétude du fjord : c'est l'énorme pression du glacier qui, parvenu au-dessus de la mer, libère régulièrement d’énormes blocs, certains grands comme des immeubles. Après un trajet terrestre de quelques kilomètres, qui a pu prendre des dizaines d'années, la glace retrouve son élément d'origine, l’eau.
Demain, les premières équipes vont se lancer dans son exploration, en surface mais aussi à l'intérieur même du glacier. Nous sommes spéléologues : notre rêve est de suivre le chemin des eaux à travers la glace. Les eaux de fonte ou de pluie y creusent puits, grottes, fissures, galeries noyées par l'eau, à la façon des cavités dans le calcaire.
L'exploration sous-glaciaire, nouveau terrain de jeu pour Centre Terre, est complétée d'une étude scientifique conduite par une équipe de glaciologues de l'université Austral de Chile et de l’université d’Hokkaido du Japon. Le glacier s'appelle Témpanos, ce qui en chilien signifie simplement "iceberg". À la différence des autres glaciers plus connus du Gran Hielo Patagonico, il n'a jamais été étudié ni exploré. Nous sommes en terrain vierge.
Autre particularité de ce glacier : il s'écoule vers le nord-ouest avant de se séparer en deux branches, l'une qui tombe dans la mer à l’ouest, et l'autre file qui file plein nord vers un lac.
Les zones d'exploration sont donc bien distinctes : le Nord et le Sud (voir la carte).
Nos glaciologues, Marius Schaefer, Masahiro Minowa et Shuntaro Hata, ont un programme chargé. Ils veulent poser des balises GPS sur le glacier pour mesurer sa vitesse de déplacement ; plus tôt elles seront posées, meilleures seront les mesures, sachant que d'ici 12 jours nous repartirons pour Puerto Eden. Cette installation va se faire sur la zone sud, sous le regard des caméras de Luc, assisté de Stéphane. Plus de dix heures de marche aller-retour vont être nécessaires. La dépose à l'embarcadère sud donne accès à une ancienne vallée glaciaire qu'il faut suivre une heure, puis tirer droit vers un col en remontant un vallon encombré de blocs de granite couverts de mousse. Marius porte un sac plein de batteries, Masahiro un sac d'où dépasse un mât de deux mètres de haut tandis que Shuntaro est affublé d'une sorte de cocotte-minute à bretelles, surmontée d'un fagot de tuyaux de pvc orange d'un mètre cinquante. Rien de très pratique sur ce terrain difficile, plein de chausse-trappes, avec des arbustes piquants comme seules prises. Le col atteint, une vision stupéfiante nous attend : en contrebas "coule" le glacier, qui semble inaccessible : une rimaye profonde sépare le granite de la glace. Au-delà se trouve une bande qui évoque irrésistiblement les lapiaz de Madre de Dios : la glace est compacte, légèrement vallonnée ; les eaux de surface creusent un écheveau de petits canyons en méandre. Si l'on rajoute la couleur de la glace, assombrie par une accumulation de varves glaciaires et de scories volcaniques, la ressemblance est frappante. Mais cent mètres plus loin, c'est l'apocalypse ! Une soudaine rupture de pente a créé dans la profondeur du glacier une suite de failles perpendiculaires. Ce chaos de pénitents rend impossible tout déplacement. Devant un tel spectacle, les glaciologues installent leur premier instrument : un appareil photo dans une malle étanche calée par quelques blocs de granit, qui va prendre une photo toutes les heures. Ce time-lapse devrait fournir une suite d’images conduisant à une animation spectaculaire... Le glacier bouge, mais pas à une vitesse observable à l'œil nu.
Longeant la bordure sud du glacier, nous progressons encore d’un kilomètre sur des roches moutonnées, très glissantes. De ce point, l'accès au glacier semble plus aisé. Les glaciologues installent un premier GPS de haute précision, alimenté par un panneau solaire. Ce sera le GPS de référence pour corriger les variations du signal satellite. Pendant ce temps, Stéphane a trouvé le passage vers le glacier. Chaussant les crampons, deux cordées se lancent vers le centre du glacier où installer le GPS qui va mesurer le déplacement des glaces. Il est déjà tard quand la zone propice est atteinte. La "chaudière" à bretelles entre en action : c'est une sorte de cocotte-minute chauffée par un réchaud à gaz. La vapeur, guidée dans un tuyau de 15 mètres de long, sort par une buse métallique qui va forer à la chaleur un trou vertical dans la glace. Le premier trou sert à planter le mât de deux mètres sur lequel le GPS est calé, lui aussi alimenté par un panneau solaire. Ils estiment que la vitesse de déplacement peut aller jusqu'à mille mètres par an !
La seconde manipulation est plus complexe, elle consiste à implanter dans un trou vertical les 15 m de tuyaux PVC orange, ficelés les uns aux autres, sur lesquels sont inscrites des cotes tous les dix centimètres. Ce repère qui va se déplacer avec le glacier, sera suivi sur plusieurs mois par une équipe de l'université de Valvidia afin de mesurer la vitesse de fusion du glacier en surface. Les 15 mètres ne sont pas le fruit du hasard, mais l'estimation par Marius de l'épaisseur qui doit fondre en un an.
Le retour de l'équipe se fait très tard ! Il est 22h30 à arrivée à l'embarcadère, mais, à cette latitude, il fait encore jour...
Le 14 janvier à Guarello, Gilles, Christian, Yanick, Cyrielle, Bertrand, Richard, Laurent, Stéphane, Charlotte, Clément et Bernard sont sur le pied de guerre dès 6 h. Depuis la veille, une tempête fait rage dans la baie de Guarello. Rien de très motivant pour Stéphane, Charlotte, Laurent et Bertrand, qui doivent s’engager dans la traversée Sud-Nord de l’île Madre de Dios, via le Camp II, « le spot de Madre de Dios », où ils étudieront en détail les plus beaux champs de comètes et de champignons de roche de l’île (voir la chronique précédente).
Depuis deux jours, compte tenu du retard pris sur certains mouvements de bateaux, Bernard a dû revoir la planification générale. Plutôt que de filer directement avec le Rosita au seno Egg, au nord de Madre de Dios, et atteindre le Barros Luco à pied par la passe des Indiens qui relie le canal Trinidad au fjord Barros Luco, il envisage dorénavant de passer par le Pacifique, profitant d'une fenêtre météo favorable. Il faut accélérer le déchargement du Valparaiso, arrivé la veille au camp de base du Barros Luco pour éviter qu'il se retrouve bloqué une semaine ou plus dans ce fjord par la grosse tempête en approche…
La navigation par le Pacifique s’annonce fort houleuse, avec des creux de plus de 2,80 m. À 6 h 45, le moteur du Rosita se fait entendre et 30 mn plus tard, alors que les employés de la base minière commencent à peine leur petit déjeuner, les amarres sont larguées.
Quelques minutes plus tard, le Rosita se faufile dans l'étroit canal Copihué, orienté face au vent, où règne des courants violents, ce qui n'aide pas le moteur lancé à pleine puissance. Puis il faut bifurquer au nord vers le seno Soplador, où nous avions installé notre camp de base flottant en 2000. 7 h 45, la proue du Rosita touche la rive au fond du seno Soplador. Comme par enchantement, la pluie vient de stopper. C’est de bon augure pour l'équipe de la traversée qui s’engage pour 10 heures de marche non-stop jusqu'au fameux "Camp II".
A peine cette équipe débarquée, le Rosita lève de nouveau l’ancre, direction cette fois le Barros Luco via le Pacifique, six heures de navigation avec la houle de trois quarts, qui ne laisse aucun répit au pilote qui doit négocier au mieux chaque vague. Certaines taquinent les 5 à 6 m… Gilles est à sa place favorite, tapi en fond cale ; Richard, trempé, fait le grand écart sur le pont pour ne pas perdre de vue l’horizon ; Yanick et Cyrielle testent longuement leurs couchettes respectives alors que Christian, Clément et Bernard sont dans le carré auprès du capitaine. Nul doute que tous se souviendront de cette virée mémorable, pas même José, le capitaine, ni son marin : une fois bien à l'abri dans le Barros Luco, ils confieront que « ça tabassait bien… »
13 h 20, le Rosita jette l’ancre dans le seno surplombé par la cabane, au grand soulagement de Jean-Marc, Laurence, Florian, Jean-Philippe, Georges, Sébastien et Sylvain qui turbinent là depuis deux jours au déchargement du Valparaiso et à la mise en route du camp de base.
A 22 h 30, c’est le grand ouf !! Le Valparaiso et le Rosita sont enfin déchargés ! Leur départ est prévu pour 7 h le lendemain afin de ne pas rater la petite fenêtre de sortie qui reste encore viable. Dans le même temps, Bernard communique par téléphone avec Natalia, sur le glacier Témpanos. Les nouvelles sont bonnes, le camp est bien installé et l’équipe s’active pleinement aux prospections et travaux scientifiques sur la zone. Ordre est donc donné au Don Arturo, amarré actuellement devant le glacier, de rejoindre le Rosita et le Valparaiso pour 20 h le lendemain dans le canal Trinidad. Ces deux derniers bateaux devant nécessairement rentrer ensuite sur leur port d’attache, Puerto Natales, c’est l’Arturo qui acheminera le reste de l'équipe, Gilles, Christian, Yanick, Cyrielle, Richard, Bernard ainsi que Florian et Laurence jusqu’au le camp du Glacier. Clément reste au camp de base du Barros Luco, afin de prêter main forte à l’équipe de construction (voir la chronique précédente).
Coté Barros Luco, la sortie du Pacifique du Rosita et du Valparaiso, qui entrent à présent dans le canal Trinidad, est acquise plus tôt que prévu, sur le coup des 8 h 30. Profitant de ce gain de temps, Bernard décide d'engager les deux bateaux dans le seno Egg pour y ouvrir le passage des Indiens. Vérifier la faisabilité de cette jonction est important car c’est par elle que s’effectueront les prochains mouvements d'équipe concernant le camp de base du Barros Luco : on ne peut pas toujours compter sur la navigabilité du Pacifique, c’est-à-dire sur la bonne volonté de la météo…
Le passage des Indiens est une faiblesse naturelle du terrain entre le seno Egg et le fond du fjord Barros Luco, parcourue par une petite rivière qui traverse deux lacs successifs. Il a été utilisé autrefois par les Indiens canoeros pour atteindre le Barros Luco, en portant leurs canots comme l'atteste un aménagement des rochers entre les deux lacs.
L'opération de la journée consiste à installer un petit canot pneumatique à chacun de ces lacs afin de faciliter l’échange des équipes de janvier et février. Les points GPS sont pris et le terrain reconnu jusqu’à la plage donnant sur le Barros Luco, d’où les gros Commando Bombard pourront convoyer, le moment venu, les équipiers jusqu'au camp de base.
Il faut six heures pour mener l’opération à bien. Le contact avec le troisième bateau, le Don Arturo, s’effectue sur le coup des 23 h sur l’île Topar, à la confluence des senos Concepción et Trinidad. Il faut alors libérer le Rosita et le Valparaiso, en transbordant une fois de plus tout le matériel sur le Don Arturo, qui, une heure plus tard, prend la direction du nord, celle de Puerto Eden puis du glacier Témpanos.
Enfin, une vraie nuit !
Aujourd’hui, notre équipe de scientifiques, accompagnés d'Arnauld et Natalia, monte côté sud installer un camp avancé à l’endroit où, la veille, Arnauld, Denis, Lionel et Natalia ont trouvé une grande grotte au contact de la glace et du granit. Comme sur Madre de Dios où les grottes s'ouvrent au contact du grès imperméable et du calcaire, ici les rivières de surface qui parviennent latéralement au glacier y créent des cavernements. Ce phénomène est donc très similaire au creusement des grottes dans le calcaire, sauf que les cavités sous glaciaires sont temporaires, car le glacier est en perpétuel mouvement. Depuis ce camp avancé, les glaciologues, eux, vont tenter de mesurer la variation de l’épaisseur de la glace d’un côté à l’autre de la langue glaciaire, qui mesure en cet endroit plus de 3 kilomètres de large, au moyen d’un système radar dédié.
Pour le retour vers le camp de base, Arnauld et Natalia décident de suivre le glacier près de la bordure de granite. Ils repèrent alors une zone propice à la formation de moulins ; il faudra y revenir…
Du côté nord du glacier, Stéphane et Serge complètent un binôme de plongeurs, Laurent et Loïc, qui ont décidé de plonger un mini-lac glaciaire suspendu dans une faille du glacier. Une étrange baignoire d'eau glacée où ils atteignent la profondeur de 11 mètres.
Le Don Arturo fait escale une heure à 8 h 30 au le ponton de la CONAF à Puerto Eden. Cet arrêt permet de poser quelques instants le pied à terre et de saluer au passage Gabriela Paterito et Raùl Edén. Nous les connaissons bien pour les avoir emmenés sur Madre de Dios en 2008 leur montrer les peintures rupestres trouvées en 2006 par l’équipe Centre Terre dans la grotte du Pacifique, et que nous avions attribuées dès leur découverte aux Indiens canoeros.
Une heure plus tard, l’équipe logistique, film, planification, reprend sa navigation vers le nord...
Sur le glacier, trois équipes descendent aujourd’hui plusieurs petits moulins repérés les jours précédents. Leur profondeur, qui varie de 6 à 25 mètres, ne permet pas vraiment de s’enfoncer bien bas, en raison de passages trop étroits ou de bien totalement lessivés par les quantités d’eau qu’ils peuvent drainer à certaines heures. Le moulin de « la Fuite prometteuse » est pour ce jour le plus profond avec une quarantaine de mètres de développement. Plusieurs grottes glaciaires sont également explorées. Il s’agit principalement d’émergences sous-glaciaires ou de pertes au contact de la roche et de la glace, comme la Grotte du Rêve bleu, qui s'ouvre au pied d'une belle cascade alimentée par un lac supérieur. La grotte est profonde de 35 mètres pour 60 mètres de développement et elle présente des formes d'érosion extraordinaires, des circulations d'eau, des cupules d'érosion, qui semblent pourtant très familières aux spéléologues…
En fin de journée, le Don Arturo jette l’ancre au refuge de la Conaf. L’équipe est maintenant au complet, avec ses 21 spécialistes, face au magnifique terrain de jeux qu’est le Témpanos : des scientifiques, un garde du Parc National, des spéléos, des plongeurs et une équipe de tournage. Tout ce qu’il faut pour gérer au mieux les découvertes qui commencent à tomber : des pertes, de petits moulins, des porches, certes modestes, mais néanmoins d’une beauté fascinante. Tout le monde se régale !
En soirée, on prépare la journée du lendemain.
Ce matin c’est la cata !!! Il a plu toute la nuit et ça ne s’arrête pas !! Il en sera ainsi toute la journée… Régulièrement, l’énorme glacier disparaît même totalement dans le brouillard. Sur ses flancs, les ruisselets deviennent des torrents, puis des rivières en furie. Tout le monde fait le dos rond.
L’administratif prend donc le dessus : mise à jour des rapports, classement des photos, traitement des données… Au soir, une lumière inespérée illumine le fjord, le glacier et les montagnes alentour, tandis qu'un petit vent frais s'installe.
Est-ce l’annonce du beau temps pour demain ?