À quelques jours du départ pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'équipe de l'expédition Mayang 2026 a finalisé ses préparatifs. Ces derniers mois ont été rythmés par une préparation intense, marquée par un fort soutien institutionnel, une logistique complexe et la concrétisation de partenariats scientifiques et audiovisuels d'envergure. Tout est désormais en place pour que cette expédition puisse commencer dans les meilleures conditions.

Le vendredi 12 septembre à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), lors du festival LUMEXPLORE – Film d'Exploration, Science et Environnement, organisé par la Société des Explorateurs Français, Centre Terre, représenté par Bernard Tourte, Michel Philips et Luc-Henri Fage, a reçu le Premier Prix – Bourse SEF–IRIS 2025 « Exploration & Biodiversité » pour le projet « Objectif Mayang 2026 ».

Ce prix, décerné par la Société des Explorateurs Français et la Fondation IRIS, couronne plus de deux années d'efforts : de l'idée initiale portée par Bernard Tourte à la préparation minutieuse de l'expédition en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en passant par la mise en place d'un ambitieux programme scientifique.

Cette distinction, ainsi que l'engagement de nombreux partenaires, saluent non seulement le travail accompli, mais aussi la richesse des thématiques explorées par une équipe pluridisciplinaire. Elle reconnaît également l'expertise et l'expérience des membres de Centre Terre. Cette reconnaissance ouvre la voie à une aventure prometteuse.

La fondation Iris a pour objet d'aider à sauvegarder la fragile beauté du monde. Elle soutient la préservation des sites naturels et de la biodiversité. Elle accompagne la recherche et les expéditions scientifiques pour l'acquisition de connaissances sur les espèces et les écosystèmes et encourage les actions de sensibilisation et d'éducation à la nature.
www.fondationiris.org

Créée en 1937, la Société des Explorateurs Français œuvre à la connaissance des régions les plus méconnues de la planète. Elle accueille en son sein des femmes et des hommes engagés dans des projets d'exploration scientifique, humaine et culturelle, souvent menés dans des zones d'accès les plus difficiles : jungles impénétrables, déserts inhospitaliers, montagnes isolées, territoires maritimes extrêmes ou monde souterrain.
www.societe-explorateurs.org

Dès le mois de septembre, grâce à la confiance accordée par la Société Courant et par plusieurs partenaires fidèles aux savoir-faire de Centre Terre, l'équipe a pu disposer de plus de 3 500 mètres de cordes de spéléologie ainsi qu'un ensemble conséquent d'équipements techniques indispensables à l'expédition.

Quelques jours plus tard, une équipe réunie en Ariège autour de Lionel Ruiz s'est attelée au conditionnement de ces matériels en trois caisses palettisables prévues pour le fret maritime. Une ultime étape, à Marseille, a permis à Michel Philips d'y intégrer les différents systèmes de collecte, de filtration et de purification de l'eau potable.

Après une succession de transbordements — malheureusement accompagnés de retards — ces caisses sont actuellement en transit dans le port de Singapour, dans la perspective d'un réembarquement dans les jours prochains, à destination de Lae, en Papouasie–Nouvelle-Guinée.

Ces caisses contiennent une partie du matériel spécifique de l'expédition, impossible à se procurer localement :

- Matériel de plongée (compresseur, bouteilles d'air comprimé, etc.)

- Matériel de spéléologie (plus de 3 500 m de cordes, environ 350 mousquetons, 300 m d'amarrages Dyneema, près de 800 spits ou goujons, etc.)

- Du matériel de secours

- Des équipements de camp (électricité, plomberie spécifique)

- Divers systèmes de filtration et de purification de l'eau.

Le matériel le plus sensible (radios, ordinateurs, téléphonie satellite, instrumentation scientifique fragile, etc.) sera transporté en bagages accompagnés lors des vols des participants. L'ensemble des vivres et des équipements logistiques courants sera quant à lui acheté sur place lors de la première semaine de pré-expédition.

Durant le premier mois de l'expédition, trois chercheurs-préleveurs du New Guinea Binatang Research Center (BRC) se joindront à l'équipe. Ce partenariat a été construit dans un esprit de complémentarité, visant à associer l'expérience de terrain et le savoir-faire spéléologique de Centre Terre aux compétences scientifiques et techniques portées par le BRC.

Cette collaboration est le fruit d'échanges approfondis entre le Professeur Vojtěch Novotný, directeur de l'Institut d'entomologie du Centre de biologie de l'Académie tchèque des sciences et superviseur du BRC, le Dr Pagi Toko, PhD, Directeur du New Guinea Binatang Research Centre, Christophe Thébaud, professeur d'écologie et de biologie évolutive, chercheur au CNRS, spécialiste de la biodiversité et de l'évolution des espèces, ainsi que Bernard Tourte pour Centre Terre.

Le New Guinea Binatang Research Center, ONG de Papouasie–Nouvelle-Guinée, se consacre à la formation, à la recherche biologique et à la conservation de la biodiversité. Fondé en 2001, il regroupe aujourd'hui 35 biologistes permanents, des étudiants de troisième cycle, des chercheurs associés et un personnel de soutien, et joue un rôle central dans la documentation et la compréhension des écosystèmes terrestres du pays.
www.ngbinatang.com

Les trois chercheurs du BRC invités par l'équipe Centre Terre durant l'expédition « Objectif Mayang 2026 », sont :

- Pita K. Amick, doctorant à l'Université de Bohême du Sud à České Budějovice (Tchéquie), spécialiste des chauves-souris et des poissons d'eau douce de Nouvelle-Guinée ;

- Jerrica Agebigo, étudiante à l'Université de Technologie de Papouasie–Nouvelle-Guinée, spécialisée en écologie des eaux douces, notamment l'étude des poissons et des insectes aquatiques ;

- Luda Paul, chercheur au BRC, spécialiste des oiseaux de Nouvelle-Guinée, des hauts plateaux à la côte et aux îles, avec plus de dix ans d'expérience de terrain. Il est également très compétent dans l'étude les amphibiens.

Il seront accompagnés pour la partie souterraine de leurs travaux par Romain Garrouste, entomologiste et paléoentomologiste, ingénieur de recherche au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris, par Sophie Verheyden, paléoclimatologue, chercheuse senior à l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, spécialisée dans l'étude des climats anciens à partir des spéléothèmes (stalagmites et stalactites) et par Franck Bréhier, biospéologue, chercheur indépendant, spécialiste de la faune cavernicole et des écosystèmes souterrains.

En parallèle à l'organisation de l'expédition, les réalisateurs Yann Rineau et Luc-Henri Fage travaillent depuis plusieurs mois à l'écriture et la préparation d'un film documentaire de 90 minutes, destiné à une diffusion sur Arte.

Un défi de taille relevé en un temps record : en moins de six mois, la société de production MC4, Centre Terre, Yann Rineau et Luc Henri Fage ont obtenu le feu vert d'Arte pour leur film dédié à la nouvelle grande aventure de Centre Terre.

Le film suivra l'expédition sur l'île de Nouvelle Bretagne, au cœur des monts Nakanaï, l'un des massifs karstiques les plus impressionnants et mystérieux de la planète, où jaillit la résurgence de Mayang. Entre science et aventure, chercheurs, spéléologues et communautés papoues entraîneront le spectateur au cœur de la forêt primaire et dans les entrailles de la Terre pour tenter de percer les secrets du cycle de l'eau, du climat et du vivant, dans un voyage aux confins du sacré et de l'inconnu.

Sous un climat équatorial hyperhumide, l'eau sculpte sans relâche la roche calcaire, façonnant un karst aux paysages vertigineux et spectaculaires. Dans les gorges de la Galowé, l'eau de pluie disparaît mystérieusement dans les profondeurs de la montagne pour réapparaître à Mayang, l'une des plus puissantes résurgences karstiques de la planète. Deux mois d'enquête scientifique, dans un laboratoire grandeur nature, pour comprendre comment l'eau sculpte les montagnes, façonne la vie dans l'un des derniers grands sanctuaires du vivant.

L'équipe du film sera composée de cinq personnes :

- Yann Rineau et Luc Henri Fage à la réalisation et à l'image

- Julien Ferrandez, chef opérateur dédié aux incursions souterraines les plus engagées

- Elven Remerand, chef opérateur naturaliste, en charge des images de biodiversité

- Patrick Mauroy, ingénieur du son, chargé de capter les bruissements de la forêt primaire, le souffle des gouffres et l'atmosphère singulière de ce territoire extrême.

L'objectif du film est de proposer une expérience cinématographique immersive, sensible et rigoureuse, où la science dialogue avec l'aventure et le récit humain.